El Amir Abdel Kader, une figure emblématique de la lutte anticolonialisme en Algérie

El Amir Abdel Kader, une figure emblématique de la lutte anticolonialisme en Algérie

Abd el-Kader, un spirituel dans la modernité - Dimensions spirituelles des  portraits d'Abd el-Kader par deux artistes arabes contemporains : Hocine  Ziani et Ismaël Kachtihi del Moral - Presses de l'Ifpo

L’histoire des pays africains a été marquée par différents événements, dont la colonisation. Après avoir découvert les nombreuses richesses du sous-sol africain, les Occidentaux ont décidé de prendre d’assaut tout le continent. Mais c’était sans compter sur la résistance de certains de ses dignes fils parmi lesquels figure le redoutable El Amir Abdel Kader. Alors, qui était Abdel Kader ? Quel a été son rôle dans la libération du peuple algérien ? Quel est son héritage ? Nous vous donnons tous les détails dans cet article.

Qui était El Amir Abdel Kader ?

El Amir Abdelkader

De son vrai nom, « Abd al-Qadir ben Muhyi al-Din al-Hasani al-Gaea’iri, Amir Abdel Kader est un émir, chef religieux et militaire algérien. Il est né le 6 septembre 1808 à El Guettana. Il est mort le 26 mai 1883 à Damas, Vilayet de Syrie, à l’âge de 74 ans. L’émir algérien est connu pour sa résistance face à la France dans le cadre de la conquête de l’Algérie. Ses nombreuses batailles en disent long sur cette résistance.

Abdelkader était un homme épris des droits de l’homme. Et il veillait vaille que vaille à leur respect, contrairement à ses opposants qui n’avaient pour but que de conquérir la terre de ses ancêtres. Celui qui est surnommé Jugurtha moderne a reçu plusieurs distinctions, notamment après avoir sauvé la communauté chrétienne de Damas d’un massacre en 1860. Abdelkader, c’est l’histoire d’un digne fils de l’Algérie qui n’a ménagé aucun effort pour défendre sa patrie et les droits de l’homme.

Quelles sont les principales batailles d’Abdelkader ?

Histoire : L'Emir Abdelkader vu par ses adversaires et ses admirateurs

L’une des principales batailles de l’homme d’État Abdelkader fut celle de la Macta. Dans les marais de la Macta, le jeune militaire âgé de 26 ans infligea une des défaites les plus sévères aux troupes françaises. Le militaire qui a pu constituer un groupe de combattants signait sa première victoire sur la troupe dirigée par le général Alphonse Camille.

Mais, bien avant cette victoire, en 1834, il conclut un accord avec l’armée française. Sauf que ce traité ainsi que les nombreux autres qu’il aura à signer n’accordaient réellement pas l’indépendance qu’il voulait. Ils comportaient des ambiguïtés et des erreurs, de manière à lui faire croire que son pays sera indépendant. Pourquoi ? Parce que les textes bilingues ne reflétaient pas exactement ce sur quoi il s’est entendu avec le colon.

De nombreuses autres batailles s’en sont ensuivies, notamment :

  • La bataille du Sig ;
  • La bataille de Sidi-Brahim ;
  • La bataille de l’Oued Asla ;
  • La bataille d’Agueddin ;
  • La bataille de Sikkak ;
  • La bataille de Mascara ;
  • La bataille de l’Habrah.

Abdelkader trahi par le Maroc ?

Le Maroc et l’Algérie étaient des pays frères depuis des siècles. Et cela se remarque dans leurs relations. Cependant, ce lien a pris un coup, notamment après la défaite du sultan marocain, Moulay Abderrahmane, face à l’armée française. En effet, Abdelkader bénéficie depuis l’arrivée des Français en 1830 du soutien du chef de l’armée marocaine. Cela a entraîné un violent conflit entre les troupes françaises et l’armée marocaine.

L’armée française a fini par vaincre les combattants marocains. Cette défaite a entraîné de lourdes conséquences pour le royaume, surtout la signature d’un traité de paix. Ce traité imposé a obligé Moulay Abderrahmane à reconnaître la présence française en Algérie. De ce fait, le sultan s’est engagé à retirer son soutien à l’émir algérien Abdelkader. De plus, le maréchal Bugeaud s’est progressivement adapté à sa tactique de guérilla.

El Amir Abdel Kader, une reddition malgré lui ?

Pendant ce temps, la population indigène sombrait sous le coup de la répression française. En raison de ses nouvelles relations avec le Maroc, les batailles livrées en 1845 et en 1846 n’ont pas connu un franc succès. L’homme religieux a été alors contraint de se rendre, car il n’avait plus de soutien en tant que tel. Les tribus de l’est ont refusé de le soutenir. Seuls les Berbères de l’ouest de la Kabylie avaient répondu présents à son appel.

Son ex-soutien Abderrahmane a fini par sceller son sort lorsqu’il l’a banni de son royaume. L’émir ne pouvait plus rentrer au Maroc comme auparavant. Il va alors se rendre à l’armée française en décembre 1847, une reddition qui est d’ailleurs conditionnelle. Abdelkader demanda à ce que les Français l’autorisent à se rendre à Alexandrie ou à Acre. Une demande acceptée, mais qui ne sera plus respectée par le gouvernement français qui a gardé l’Algérien en captivité.

El Amir Abdel Kader : quelle vie en détention ?

Correspondances de l'émir Abdelkader - Ethnopolis

De l’Algérie, Abdelkader va être détenu respectivement au fort Lamalgue, à Pau et au château d’Amboise. Ce dernier endroit va entraîner la détérioration de son état de santé, car il était assez humide. Sa famille ainsi que ses fidèles étaient également détenus dans des conditions qui laissent à désirer. De nombreuses personnalités françaises comme Victor Hugo ou Émile de Girardin ont demandé plus de précisions sur sa situation.

Émile Ollivier va même jusqu’à lancer une campagne de sensibilisation sur la situation de l’émir. La communauté internationale surveillait aussi la situation d’Abdelkader de près et militait pour sa libération. Lord Londonderry a fini par obtenir sa libération sous le règne de Louis-Napoléon Bonaparte (Napoléon III). C’était le 16 octobre 1852. L’ancien chef de guerre va alors déménager pour Bursa, l’actuelle Turquie, où il mourra à l’âge de 74 ans.